L’Académie nationale de médecine réaffirme l’utilité de la cigarette électronique
Inquiète des conséquences que l’hystérie médiatique a provoquées aux États-Unis suite à l’apparition soudaine d’une épidémie de pathologies pulmonaires, l’institution française rappelle dans son communiqué officiel du 12 décembre 2019 « les avantages prouvés et les inconvénients allégués de la cigarette électronique ».
Il ne faut pas accuser le contenant d’être nocif alors que c’est le contenu qui est en réalité nocif et responsable de l’alerte américaine.
L’infox tue
Comme souvent, l’emballement est allé si vite qu’en moins de temps qu’il en faut pour savourer une puff les médias racontaient déjà n’importe quoi. C’est malheureusement bien connu : la désinformation fait couler beaucoup d’encre et le bonheur des tabloïds. Sans la moindre preuve, ils ont pointé du doigt la cigarette électronique. Hier encore elle sauvait la vie de centaines de milliers de fumeurs. Aujourd’hui, la voilà responsable de 48 décès ; autant lire l’ennemie numéro 1 ! On devrait en rire. Mais ce n’est pas drôle du tout. Contagieuse, la psychose collective s’est répandue au sein de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Dans un rapport pondu à la va-vite, sans la moindre argumentation, cette dernière a qualifié la cigarette électronique « d’indiscutablement nocive ». De quoi faire sortir les médecins français de leurs gonds.
Ces analyses apportent la preuve directe que l’acétate de vitamine E est le principal responsable de lésions dans les poumons. Aucune autre toxine potentielle n’a pour l’instant été détectée dans les analyses.
Contenu toxique
Le mystère des maladies pulmonaires ayant touché plus de 2000 vapoteurs états-uniens a été rapidement élucidé par les autorités de santé américaines. Les enquêteurs du Center for Disease Control and Prevention (CDC) et de la Food and Drug Administration (FDA) ont découvert que les malades — c’est le cas de le dire ! — avaient consommés une huile (vitamine E) contenant du THC (molécule psychoactive du cannabis) achetées au marché noir. Pas étonnant qu’ils se soient retrouvés à l’hôpital. Les fluides pulmonaires analysés révèlent la présence de cette huile, dangereuse pour la santé en cas d’inhalation. « Ces analyses apportent la preuve directe que l’acétate de vitamine E est le principal responsable de lésions dans les poumons », a précisé Anne Schuchat, directrice adjointe des CDC. « Aucune autre toxine potentielle n’a pour l’instant été détectée dans les analyses. » La vitamine E est normalement inoffensive. Elle s’achète sous forme de gélule à avaler ou d’huile à appliquer sur la peau. Elle est toutefois extrêmement nocive, voire mortelle, une fois inhalée ou chauffée. L’épidémie américaine d’atteintes pulmonaires est donc clairement due à un détournement de l’usage de la cigarette électronique. C’est pourquoi, dans son communiqué, l’Académie nationale de médecine souligne qu’« il ne faut pas accuser le contenant d’être nocif alors que c’est le contenu qui est en réalité nocif et responsable de l’alerte américaine. »
Avis des médecins : n’hésitez pas à vapoter !
Une crise de confiance bien compréhensible s’est installée dans la communauté des vapoteurs. Et ils sont encore nombreux à se demander s’ils peuvent en toute confiance continuer à utiliser leur cigarette électronique. L’Académie nationale de médecine leur répond clairement : oui ! Les sages estiment que des centaines de milliers de fumeurs, qui avaient arrêté la cigarette grâce à la cigarette électronique, pourraient reprendre leurs mortelles habitudes. Elle rappelle que le tabac tue la moitié de ses fidèles consommateurs et préfère de loin voir les fumeurs adopter la cigarette électronique plutôt que l’inverse. Il faut dire que les e-cigarettes relèvent en France de normes de qualité et de sécurité très strictes : obligation de déclarer les substances présentes dans les e-liquides, interdiction de vente aux mineurs, de publicité et d’usage là où il est interdit de fumer.
700 000 fumeurs ont décroché grâce à la vaporette
Une chose est sûre, la cigarette électronique est moins dangereuse que la cigarette. Au moins 95% moins nocive que le tabac selon le Public Health England, soit les autorités sanitaires de Grande-Bretagne. Elle aide efficacement à l’arrêt et à la diminution de la consommation de tabac. Dès 2015, l’Académie nationale de médecine prenait position en sa faveur. Depuis 2016, la Haute Autorité de Santé (HAS) la considère « comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac des fumeurs », parfois mieux que les autres substituts nicotiniques comme le montre un essai randomisé. Santé publique France indique qu’« au moins 700 000 fumeurs ont décroché grâce à la cigarette électronique. » C’est pourquoi, si une inquiétude peut être fondée aux États-Unis du fait d’une absence d’encadrement, ce n’est pas ce qui est constaté en France. Les études réalisées à Paris dans le cadre du Mois Sans Tabac montrent que la consommation globale de nicotine chez les jeunes — vaporette plus tabac — diminue grâce à la réglementation française et européenne.
« L’épidémie de mésusage par les jeunes rappelle aux Américains qu’ils ont insuffisamment réglementés son usage », conclut l’Académie de médecine. « Ce défaut de réglementation explique cette crise, comme celle des opioïdes. En France, nombre de fumeurs qui s’apprêtaient à passer à la vaporette au lieu du tabac ne doivent pas hésiter puisque [la] HAS en a fait un produit utile à l’arrêt du tabac et qui a fait ses preuves. »
Le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 12/12/19 est accessible ici.
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