Vers une stabilisation du marché de la cigarette électronique
Un article paru dans le JDD du 29 mars fait état d’un fort ralentissement des ventes de cigarettes électroniques. Il s’agit là sans doute d’une étape inévitable pour un marché qui a explosé ces dernières années. Nous abordions d’ailleurs le sujet précédemment, et évoquions déjà la possibilité d’une saturation de l’offre, scénario qui semble en passe aujourd’hui de se réaliser.
Le marché découvre ses limites
Fleurissant il y a quelques mois encore, le marché de la cigarette électronique marque le pas. En 2010, il représentait un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros. Trois ans plus tard, ce chiffre avait été multiplié par 70 pour atteindre le total de 275 millions d’euros. Selon la Fivape, le chiffre d’affaires de 2014 s’élevait quant à lui à 450 millions d’euros. Cette progression fulgurante ne pouvait évidemment durer et les premiers signes de ralentissement ce sont fait sentir fin 2014.
Selon le JDD, qui cite «des sources proches du marché», on observe sur le dernier trimestre de 2014 une baisse de 30% en comparaison avec la même période de l’année 2013. L’analyse de ce fait nouveau diffère selon les acteurs interrogés. Pour le patron des buralistes, Gérard Bohélay : « la mode est finie ». Moins alarmiste et plus mesurée, pour Karin Warin, patronne du premier réseau indépendant de cigarette électronique, « ce nouveau marché était devenu un eldorado et après être monté en flèche, il atteint une certaine maturité ».
S’adapter pour perdurer
Auparavant baignée dans l’euphorie de la création et de la nouveauté, la e-cigarette semble aujourd’hui se stabiliser. Elle compte à ce jour environ 1,5 millions de vapoteurs quotidiens et 3 millions de vapoteurs occasionnels. Déjà équipés et informés, les vapoteurs achètent principalement des recharges e-liquides, le chiffre d’affaires total diminue donc forcément, et se tournent plus facilement vers le marché en ligne. En 2014, le nombre de boutiques spécialisées s’élevaient à 2500, contre 600 en 2013. L’offre sature, le JDD estime que 500 boutiques pourraient fermer cette année. Pour la Fivape, « il y a eu trop d’emballement et trop d’ouvertures de magasins spécialisés ».
La e-cigarette doit aussi s’adapter à des ajustements externes qui bousculent son mode de fonctionnement et son utilisation. Elle va devoir par exemple faire face à un durcissement de la législation. Par loi, l’usage devrait rapidement être interdit dans les lieux publics et aux bureaux. Elle subit par ailleurs, depuis sa création, les attaques du secteur du tabac, avec en première ligne les buralistes. Selon le Figaro, ils auraient récupéré 20% des ventes aux distributeurs indépendants et à Internet. Une seule certitude, le monde de la vape devra lutter pour assurer sa subsistance.
Et le « Projet de loi de santé » (enfin, « … de santé des finances publiques » faudrait-il préciser !) ne va rien arranger !
Dans le « Projet de loi de santé », et tout le monde omet de le dire (ou ne le sait pas ?) il y a aussi l’article 53 qui permettra au gouvernement de transposer, par ordonnance, la Directive européenne des Produits du Tabac (Directive 2014/40/UE ).
La transposition de cette directive en son état actuel, (largement dictée par les lobbyistes des grandes firmes du tabac) signera immanquablement la mort pure et simple de la cigarette électronique telle qu’on la connaît aujourd’hui. Elle impose en effet, de telles exigences, qu’une très grande majorité des produits actuellement en vente, ceux qui ont permis à de nombreux fumeurs de quitter le tabac, deviendront interdits.
Ne resteront autorisées à la vente que des cigarettes électroniques de première génération (type « Cigalike »), obsolètes et peu efficaces, et principalement vendues aujourd’hui… par les buralistes !
Mais c’était justement le but des lobbyistes du tabac qui ont dicté cette directive à leur avantage. Ramener les utilisateurs de cigarettes électroniques vers les bureaux de tabac, leur vendre des produits peu efficaces, pour qu’au final, ils reviennent vers ce qui a toujours leur cœur de métier, le tabac… et aussi vers ses 73.000 victimes par an !
– Projet de loi relatif à la santé – Voir article 53 / 2°
http://www.legifrance.gouv.fr/affichLoiPreparation.do?idDocument=JORFDOLE000029589477&type=contenu&id=2&typeLoi=proj&legislature=14
Si on continue à acheter nos produits sur internet et que l’on ne vas plus en boutiques physiques, celle-ci disparaitront totalement. ( ce qui commence à se passer )
Nous ne pourrons alors plus goûter les produits ni tester les matériels et bénéficier des conseils des vendeurs compettants.
Les fumeurs souhaitant passer à la vape ne pourront le faire qu’à travers les produits inadaptés des bureaux de tabac et de Big Tobacco et reviendront à la clopes ( surtout les 40-60 ans)
Les vapoteurs actuels se trouveront pris au pièges eux aussi car le marché de l’internet se trouveras très fortement réglementé ( produits sans nicotine , batteries peu puissante ) voire interdit à partir de 2016 suite aux différents amendement.
Les vapoteurs reviendront à la tueuse et ses augmentations , la cigarette électronique sera morte.
Alors, ne vous tirez pas une balle dans le pied et allez en boutiques, demandez vos produits.
Quel choix faites vous ?
En tous cas, il n’y a pas véritablement saturation du nombre de vapoteurs. Il y a encore un grand nombre de fumeurs à convaincre ! Par contre, il y a indubitablement une saturation du nombre de boutiques. Elles étaient 11 en 2010 et elles étaient 2500 en 2014 ! C’est certain, elles se sont multipliés beaucoup plus rapidement que les vapoteurs. Voilà pourquoi certaines boutiques ferment aujourd’hui. Les recettes baissent ces derniers mois car tous les vapoteurs ont leur matériel et se contenter de renouveler en e-liquide et en résistance. Mais un appareil n’est pas éternel. Une batterie, un mod se change aussi au bout de quelques mois. Pour finir, des domaines qui n’ont pas encore conquis le vapoteur lambda comme les mods, les atomiseurs reconstructibles et les e-liquides DIY peuvent relancer le marché…