Loi santé: l’Aiduce saisit la justice
La semaine dernière les députés ont adopté en deuxième lecture le projet de loi santé de la ministre Marisol Touraine. Cette dernière est en charge depuis 2 ans de construire un large plan de réduction du tabagisme. La mesure la plus médiatique sur le paquet neutre ne fera pas oublier l’inexplicable mise à l’écart de la cigarette électronique. Une série de décisions qui pourrait assombrir considérablement l’avenir de ce qui représente (représentait) le levier le plus efficace pour arrêter de fumer.
L’arbre qui cache la forêt
Le mercredi 25 novembre, l’Assemblée nationale a validé d’une très courte tête l’instauration du paquet de cigarettes neutre à partir de mai 2016. L’amendement qui prévoyait la suppression de cet article a été désavoué par 56 voix contre 54. Il s’en est fallu de peu. Car au-delà de cette mesure, c’est bien la e-cigarette qui trinque.
Malgré toutes les alertes lancées ces derniers mois par les médecins, les scientifiques et plus simplement les vapoteurs, les pouvoirs publics ont donc choisi de mettre un nouveau coup violent à la e-cigarette libre. Il sera donc prochainement interdit de faire sa publicité et de vapoter dans de nombreux lieux publics. Restrictions auxquelles il faudra rapidement ajouter celles liées à la Directive européenne sur les Produits du Tabac.
L’AIDUCE devant le Conseil d’Etat
Par l’intermédiaire de son président, Brice Lepoutre, l’AIDUCE a réagit dans un communiqué teinté d’amertume et de colère. « […] à un objectif responsable de réduction des risques, ou à la santé de ceux qui se sont tenus éloignés du tabac grâce à la cigarette électronique – ou de ceux qui auraient pu être encore nombreux à le faire – ils auront préféré leur image et la fausse illusion qu’ils se seront donnée de « lutter contre la Bête » »
L’association de défense des vapoteurs va maintenant se tourner vers le Conseil d’Etat qui en octobre 2014 avait déjà émis des réserves concernant les interdictions dont était victime la cigarette électronique. Ces dernières ne respecteraient pas les principes constitutionnels qui fondent notre république. Le combat continue donc malgré cette sensation tenace qu’il semble perdu d’avance.