Des experts réagissent à un rapport de l’OMS sur l’e-cigarette
Nous vous en parlions déjà dans un précédent article, l’OMS a publié le mardi 26 août dernier un rapport sur la e-cigarette. Cette prise de position avait déjà fortement étonné au moment de sa sortie, et elle continue à susciter beaucoup de réactions.
L’avis contradictoire d’experts
Le vendredi 5 septembre, un groupe d’experts médicaux a contesté les conclusions de ce rapport. Pour mémoire, ce dernier préconisait par exemple aux gouvernements d’interdire la vente de cigarettes électroniques aux mineurs et l’usage dans les lieux publics fermés. Ces experts ont tenu à réagir dans un article publié dans la revue Addiction.
Collectivement les auteurs se sont élevés contre l’idée défendue par l’OMS selon laquelle les e-cigarettes empêcheraient l’arrêt du tabac. Ils contestent également les conclusions faites sur les dangers du vapotage passif. Plus globalement ils ont condamné le fait qu’aucun distinguo n’était fait avec la cigarette traditionnelle alors même « que les concentrations de toxines dans les cigarettes électroniques ne représentent qu’une toute petite fraction de ce qu’on trouve dans la fumée des cigarettes traditionnelles ».
Un rapport jugé “ trompeur ”
Ann McNeill, professeur du Centre national des addictions au King’s College de Londres fait partie des auteurs. Elle tenait à rappeler un élément essentiel : « Les e-cigarettes sont une nouveauté et nous n’avons de toute évidence pas encore toutes les réponses sur leur impact sanitaire à long terme, mais ce que nous savons c’est qu’elles sont beaucoup moins dangereuses que les cigarettes, qui tuent plus de six millions de personnes par an dans le monde ».
Le Dr Jacques Le Houezec, un spécialiste français du tabagisme a lui aussi participé à la rédaction de cet article. Selon lui, l’OMS omet totalement le potentiel de la cigarette électronique : « L’utilisation de la cigarette électronique pourrait sauver des millions de vies au cours de ce siècle et avoir l’impact de santé publique le plus important dans l’histoire de l’usage du tabac ».
Ce rapport n’a semble-t-il pas fini de faire parler de lui.