La Belgique se trompe d’ennemi
Un article du journal l’Express publié le 10 juillet dernier nous révélait que le nombre de jeunes Belges dépendant du tabac était en augmentation. Cette information s’appuie sur les résultats d’une étude de la Fondation contre le cancer qui précise que 32% des 18-25 ans fume régulièrement, soit près d’un jeune sur trois. Face à ce constat d’échec terrible, ce sont les réactions qui étonnent le plus.
Le mythe de l’effet passerelle
Interrogé sur la question, Luk Joossens, de la Fondation contre le cancer, tente d’expliquer cette hausse de consommation de tabac chez les jeunes par l’arrivée sur le marché de la cigarette électronique. Présenté comme un très grand expert dans la lutte contre le tabac et salué pour son travail de lobbyiste au niveau européen, ce dernier préfère pourtant mettre en avant l’argument de l’effet passerelle.
Ces derniers mois, un grand nombre d’études tendent pourtant à démontrer que ce risque n’existe pas. La dernière en date est une étude menée au Royaume Uni par le Cancer Research UK. Le professeur Linda Bauld déclarait à ce sujet: « Certains pensent que l’augmentation de l’utilisation de la cigarette électronique que nous observons pourrait conduire à une nouvelle génération d’adultes n’ayant jamais fumé mais qui seraient dépendants de la nicotine. Cette peur est basée sur la croyance que dû à l’attirance de ces produits, les adolescents qui n’ont jamais fumé seraient attirés par l’e-cigarette et pourraient commencer à l’utiliser régulièrement ». Enquête à l’appui, les études s’accordent à dire que l’utilisation de la cigarette électronique n’est pas une porte d’entrée dans le tabagisme.
Pas en guerre contre le tabac
Bien sûr, le Royaume-Uni a une approche bien différente de la cigarette électronique et même de la lutte contre le tabac. En Belgique, la gestion du problème est plus diffuse. Elle applique une politique très restrictive en ce qui concerne la e-cigarette. La Fondation contre le cancer souligne quant à eux le manque de volonté politique en matière de lutte contre le tabac. Le gouvernement belge est par exemple contre l’adoption du paquet générique.
De plus, le paquet de cigarette traditionnelle reste moins cher que chez bon nombre de ses voisins. Ce n’est évidemment pas anodin d’observer l’important flux de fumeurs français qui traversent la frontière pour se fournir en tabac. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une réelle volonté de combattre le tabagisme, l’écart de prix devrait pourtant se réduire. Pour combler son déficit, la Belgique vient de voter l’augmentation des prix de l’alcool, des sodas, du diesel et… du tabac.
1 réponse
[…] un précédent article nous faisions déjà état de la situation particulière de la cigarette électronique en Belgique […]