E-cigarette : un rapport de la DGCCRF sème le trouble
Le 29 septembre dernier, la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes, publiait un communiqué de presse à charge contre la cigarette électronique. Basé sur les résultats de son enquête sur la sécurité des e-cigarettes en 2014, il pointe sévèrement du doigt les professionnels du secteur (fabricants, importateurs, distributeurs, buralistes, etc.) et souligne qu’il est interdit de présenter la vape comme un acte moins dangereux que le tabac ou même favorisant le sevrage tabagique…
Des réactions alarmistes
Pour ce travail, la DGCCRF a contrôlé 600 établissements et plus de 1.000 références de produits (chargeurs et liquides de recharge). Elle déclare avoir constaté des anomalies dans 50% des établissements et a effectué des analyses plus poussées sur 135 références de produits. Résultat, des problèmes d’étiquetage et des recharges de liquide proclamées non conformes, de même pour les modèles de chargeurs prélevés.
Il n’en fallait évidemment pas plus pour que les principaux médias s’engouffrent dans la brèche. TF1 en tête ouvrait son JT du 29 septembre sur le sujet. La voix grave, le présentateur assénait : « Les dangers de la cigarette électronique : 90 % des liquides sont non conformes, la quasi totalité des modèles ne respecte pas les normes. » Voilà qui devrait favoriser le maintien d’un climat de défiance autour de la cigarette électronique.
Pour la FIVAPE « c’est une trahison »
La Fivape, la Fédération Interprofessionnelle de la Vape, n’a pas tardé à réagir. Dès le lendemain, elle dénonçait dans un communiqué le discours alarmiste de la DGCCRF et les amalgames de son discours. Elle rappelait également qu’il s’agit bien des professionnels français du secteur de la vape qui « ont pris des initiatives afin de sécuriser les produits mis sur le marché et d’informer les consommateurs ». Dans les faits, comme le précise un article du journal science et avenir, les anomalies constatées par la DGCCRF relèvent « en réalité de problème d’étiquetage, de notice d’utilisation dans la mauvaise langue ou, au pire, de taux de nicotines inexacts et de chargeurs possiblement défectueux ».
Le mal semble pourtant déjà fait et ce nouveau coup dur pour le secteur de la cigarette électronique témoigne encore une fois du manque total de soutien politique, à l’inverse de d’autres pays, et d’un traitement médiatique très léger et davantage porté vers le sensationnalisme que vers une analyse poussée et objective. De plus, et à l’heure où son avenir législatif se joue, la e-cigarette se serait bien passée d’un nouvel épisode de désinformation.