Marisol Touraine s’attaque au « geste » de vapoter

Interrogée le mardi 30 juin dernier sur France Inter, la Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, déclarait qu’il serait très prochainement interdit de vapoter dans les bureaux sur le lieu de travail. Outre la dimension quelque peu hâtive de cette annonce, la justification de cette mesure pouvait laisser également circonspect.

Une procédure législative à respecter

À ce jour, sauf interdiction précisée dans le règlement intérieur de l’entreprise, les salariés sont encore autorisés à vapoter sur leur lieu de travail. Ce droit est pourtant clairement menacé. Le 25 septembre 2014, Marisol Touraine présentait son plan anti-tabac dans le cadre de la loi Santé, au sein de laquelle figurait notamment l’interdiction de vapoter dans les espaces clos collectifs de travail.

Mardi dernier, la Minisitre promettait même une interdiction « dans quelques semaines« . Un emballement qui surprend quand on sait que le loi Santé doit suivre le processus législatif classique, et est ces jours-ci devant le Sénat.  L’AIDUCE a réagit le jour même sur son site internet, puis via un communiqué de presse, dénonçant précisément cet emballement mais aussi la justification qui en était faite.

Vapoter n’est pas fumer !

Si d’un côté La Ministre a précisé qu’elle était bel et bien convaincue que vapoter était moins dangereux que fumer, elle à tout de même rajouté : « La priorité pour moi, c’est d’éviter que le geste de fumer soit banalisé, soit considéré comme un geste de séduction, un geste d’appartenance à un groupe ».  Une nouvelle fois, un amalgame est fait entre la cigarette électronique et cigarette traditionnelle.

À l’heure où aucune étude n’a encore démontré la nocivité de la e-cigarette, Marisol Touraine s’attaque donc au geste de vapoter qui serait un premier pas vers la cigarette. Il semble bien malvenu dans un plan dit anti-tabac, de chercher à affaiblir un dispositif s’étant affirmé au fil des mois comme l’alternative privilégiée contre le tabac.